Consommation. Il est désormais possible de commander en ligne son pain, ses viennoiseries ou ses gâteaux, puis de venir les retirer plus tard. Bosquet est le premier commerçant de la commune à déployer le service Rapidle.
Vous rêviez d’entrerdans une boulangerie bondée aux heures de pointe et de repartir presque aussitôt les mains pleines, sans avoir à faire la queue ni même craindre, fébrile, que votre pain préféré ou le gâteau promis à vos enfants pour le soir même vous file sous le nez. Tout cela est désormais possible à Vernon .
Après Please et Too Good to Go, respectivement dédiées à la livraison à domicile et, à la cession d’invendus à prix cassés, une nouvelle application a fait son apparition dans la deuxième commune du département, il y a bientôt deux semaines. Son nom : Rapidle. Le concept : le « Click & Collect », qui permet d’acheter en ligne – via son téléphone mobile, sa tablette ou son ordinateur – et de retirer plus tard en magasin.
Droit d’exclusivité pendant un an : La famille Bosquet, qui tient la boulangerie du même nom rue Pierre-Bonnard, à la sortie de la ville, a cassé sa tirelire pour obtenir l’exclusivité de l’utilisation de ce service à Vernon pendant un an. Nous n’en saurons pas plus. Le montant de l’investissement des Bosquet associés est « confidentiel , répond Arnaud Bosquet . Mais avec l’achat de la tablette pour la gestion, plus la création du site internet et la location du service, ça nous a coûté un peu cher ! »
« La redevance mensuelle peut aller de 60 à 270 €, suivant les options » , explique Steeve Broutin , l’un des deux cofondateurs de Rapidle, plus transparent. Dans l’Eure, cinq établissements seulement proposaient jusque-là Rapidle à leur clientèle. Quatre d’entre eux sont concentrés à Évreux , dont l’autre cofondateur de Rapidle, Yann Browaeys, est d’ailleurs originaire – notre édition du 5 juillet 2017 -, un autre se trouve à Louviers. Depuis sa création en 2015, ce service a séduit plus de 450 commerçants à travers la France, y compris à l’outre-mer, et s’est même exporté au Luxembourg, en Suisse, en Belgique et récemment en Espagne. Un déploiement « moins francophone » est à l’étude. L’Angleterre et la Canada sont en ligne de mire. La famille Bosquet travaillait, elle, sur ce projet depuis le mois de juin. « C’est long à mettre en place, parce qu’il faut créer le site web de toutes pièces, faire les photos des produits » , explique Arnaud Bosquet. Lancé le 4 octobre, le service avait déjà séduit 93 clients, lundi. « Ils sont inscrits, ça ne veut
pas dire qu’ils ont tous utilisé ce service. » En seulement douze jours, 66 transactions ont déjà été comptabilisées via Rapidle, « qui ne
prend aucune marge sur les ventes » . « On peut aussi commander un gâteau d’anniversaire, mais il faut compter 48 h de délai. » « Deux à trois achats via Rapidle par jour suffisent à rentabiliser l’investissement des commerçants » , note Steeve Broutin.
Concrètement, les utilisateurs de l’application font leurs courses en ligne puis se présentent à la boulangerie, où un point retrait leur est dédié. « On vérifie rapidement et ils repartent. Pas besoin de passer en caisse non plus, sauf si un paiement en tickets restaurant a été spécifié à la commande. »
Le commerce a beaucoup misé sur le déploiement de Rapidle.
Impossible, d’ailleurs, en mettant les pieds dans la boulangerie, de passer à côté. Panneau grand format, projection des mérites de l’application sur écran géant. « Nous espérons évidemment capter une nouvelle clientèle, mais également offrir un nouveau service à nos fidèles » , souligne Arnaud Bosquet.
David Goudey ■